La véritable raison de la folie de notre espèce est de nous identifier à cette personne que l'on exècre. Celle qui nous désarme à coups d'empathie. Le réel psychopathe ne finit que très rarement par nous attirer si ce n'est qu'une fascination étrange pour un être capable de tuer par le leurre. Celui qui pourrait passer entre les mailles du filet de toute l'Humanité en ignorant l'empathie.
Cet inconnu aussi identique dans l'apparat qu'il ne s'éloigne par ses actions. Une sorte d'extraterrestre dont des métiers dédiés ne suffiraient pas pour en étudier toute la complexité. Une fascination du danger, aisément obscène et paradoxale.
Les plantes carnivores et les loups agissent dans le piège ou la chasse. Une chose que nous maîtrisons à la perfection si ce n'est quand notre esprit déboute ces pulsions.
Il y a dans l'appât, le piège et l'empathie, le mélange explosif à toute relation durable obscure. À elle, accordons tout syndrome qu'un capturé pourrait développer envers son bourreau. La même formule existe dans les secrets les plus inavoués de l'"Amour" dans ses travers et failles les plus reculées. Quand la science et la chimie donnent à l'Amour une image si peu poétique. Lorsque l'un détache son attention pour couvrir l'être convoité d'éloges. À répétition et par cycles interminables.
L'empathie se développe et devient une tumeur bénigne si gênante qu'elle en prend une dimension toute particulière.
Comment expliquer à l'Homme que sa différence lui donne des failles ? Imagine-t-on le serpent se mordre, ou se perdre à cause de la nature même de sa vue ? Voit-on l'araignée s'emmêler dans sa propre toile ?
Ce qui n'a pas été imaginé par la Nature pour être fonctionnel n'existe pas. L'Homme aurait-il un intérêt caché à avoir tant de fonctions bancales ?
En tant que seul être en haut de la pyramide de la chaîne implacable, l'amour, l'empathie et la haine serait-elles un moyen de compenser notre prédominance artificielle ?
À quoi bon se faire dévorer si les hommes et les femmes ne s'approchent plus, par excès d'empathie ?
- Spleeneuse, novembre 2021
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