Aujourd’hui c’est la fête de la musique ! (et nous en avions bien besoin après un an de silence dans les rues)
En son honneur, je voudrais évoquer la musique et ses bienfaits sur le cerveau. Si on en vient à créer des thérapies spécialisées, c’est bien qu’elle doit nous servir à quelque chose la bougresse !
Les différentes études de Darwin, Huron (2001) et Mithen (2005) montrent que la musique joue un rôle clé dans nos interactions et nos comportements sociaux. Darwin va même jusqu'à dire qu'elle influe sur le choix du partenaire ! (remettez à jour vos profils...). En 2006 Peretz précise qu'elle a un rôle dans la cohésion sociale (personne n'aurait deviné) et Trehub parle carrément des interactions mère-enfant !
Il semblerait que l'espèce humaine ait un gêne (le AVPR1A, eh oui je connais ma copie...), dont la présence expliquerait les aptitudes musicales. Plus encore, ce gêne agit sur une hormone, l'arginine vasopressine, qui agit sur les capacités d'apprentissage ET les comportements pro-sociaux ! Dingue non ? Quand on parle d'attachement pro-sociaux, ce sont les liens d'amitiés, l'attachement et l'altruisme.
Truc encore plus fou, au fil du temps, la musique et sa pratique auraient transformé le cerveau humain et son fonctionnement. Patel en parle comme d'une "technologie transformationnelle de l'esprit", en ce qu'elle ne relève pas d'un besoin d'adaptation à l'environnement de l'espèce mais d'une pure invention humaine, qui aurait pourtant eu des répercussions cruciales sur notre développement cognitif.
Et j'espère bien, puisque certaines découvertes montrent que nous pratiquons la musique depuis près de 250 000 ans...
D'ailleurs, cela se vérifie, il ne suffit qu'à observer la place occupée par la musique aujourd'hui dans les activités humaines. Pour le cognitivistes susmentionnés, elle peut être perçue de manière très précoce et a un véritable rôle à jouer dans la neurophysiologie ainsi que la plasticité cérébrale des enfants comme des adultes. Ce n'est pas pour rien que les personnes pratiquant d'un instrument de musique développent des capacités supplémentaires à ceux boudant leur vieux piano.
"Concrètement, ça se présente comment ?" Excellente question Laura !
En 2007, les scientifiques aux doux sobriquet Witvliet et Vrana ont tenté d'étudier les liens entre l'émotion ressentie et les répercussions physiologique. Et il y en a ! Par exemple si vous écoutez une musique calme et joyeuse, votre rythme cardiaque ralentit. Si vous écoutez une musique mineure et calme, ce sont vos sourcils qui vont s'activer puisqu'elle agit sur le muscle sourcilier. D'une manière générale, nous préférons les musiques à valence positive plutôt que négative et agiraient même sur les zygomatiques. Bref, tout un programme.
Aujourd'hui, certaines thérapies se basent uniquement sur la musique, pour essayer de faire communiquer les muets et les sourds grâce à des mélodies positives ou négatives. La musicothérapie soigne aussi les dépressifs, permet de soigner les premiers symptômes de l'Alzheimer en faisant appel à des mémoires rétrogrades. La chanson Don't Stop Me Now de Queen serait également l'une des chansons rendant le plus heureux, selon une équation mathématique établie par le Dr Jacob Jolij, intégrant le tempo - qui doit être de 150 battements par minute (BPM) - des paroles positives (L) et l'utilisation de notes en gamme majeure (K). Le fait que la musique ait un lien avec les maths n'est plus un mystère. Une IA a réussi à créer une musique similaire à celle des Beatles et Bach accordait une grande importance à la précision scientifique de ses morceaux. De sorte qu'entre un morceau de Chopin ou de Muse et un morceau de Bach, votre cerveau mémorisera plus facilement celle de Bach. Et ça, mesdames et messieurs, c'est absolument dingue,
Pour les mamans, il serait prouvé que votre chant peut jouer sur la production salivaire de l'enfant en régulant le taux de cortisol. Mais cela reste à prouver, puisqu'il pourrait surtout s'agir d'une distraction liée au son plutôt qu'un réel lien.
Autrement, pour les plus grands, la musique agit sur la dopamine ou créé le fameux frisson musical, qui fournirait la même émotion et récompense que la nourriture ou le sexe. En 2011, on découvre aussi que la musique nous offre 2 plaisirs : le pic émotionnel lors de l'arrivée d'un évènement musical déterminant (le drop par exemple) et le plaisir d'anticipation précédant ce pic. La structure de la musique se base sur des attentes perceptives, crées par une alternance des détentes et des tensions musicales, comme l'explique Bigand en 2009. C'est pour ça que les concerts et les DJ font toujours monter la tension jusqu'au point culminant du rythme. Quand ça rate, c'est affreux. De la torture.
Je ne sais pas vous, mais ça me donne sacrément envie de danser en mangeant un plat de pâtes au pesto ! Enfin ça me donne surtout envie de profiter de la fête de la musique pour vivre ce petit pic émotionnel et la libération de dopamine dans mon petit cerveau stressé.
Malheureusement, mes recherches n'ont toujours pas permis d'expliquer pourquoi je peux passer d'un morceau de System of a Down à du Dalida en une minute.
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